Au fil du temps

Vous trouverez ci-dessous, rangées dans l’ordre chronologique en commençant par les plus récentes, les chroniques relatant l’apostolat des activités traditionnelles en Corse. Elles reprennent les textes parus dans le bulletin A Crucetta sous la rubrique : Mon petit doigt m’a dit… Ici, ces textes pourront parfois être plus fournis et des photographies supplémentaires pourront être ajoutées à celles déjà publiées dans le bulletin.

Octobre 2019.

Enfin, l’abbé Mercury a traité des vertus de justice et de tempérance. La justice est la ferme et constante disposition de la volonté à rendre à chacun ce qui lui est dû. La justice générale ordonne l’homme à autrui en tant que participant au Bien commun, la justice particulière l’ordonne en ce qui concerne les biens particuliers qui lui appartiennent et qui permet de rendre ce qui est dû soit selon la place qu’on occupe dans la société (justice distributive), soit selon les échanges contractuels (justice commutative).

La vertu de justice est essentielle au sein d’une entreprise, parce qu’elle est la condition pour que règne l’ordre et la paix dans la vie individuelle et sociale. Elle promeut le respect des droits de chacun, développe l’honnêteté dans les affaires et réprime la fraude, protège les droits des petits et réfrènent des injustices d’effort des forts. Elle défend le droit de propriété et préserve la réputation et l’honneur d’autrui.

La vertu principale qui lui est annexe est la vertu de religion. Celle-ci consiste à rendre à Dieu le culte qui lui est dû : l’entrepreneur ne peut pas oublier cette dimension dans l’organisation du travail. En particulier, il doit impérativement tenir compte du repos dominical et de l’assistance à la messe.

La tempérance est la vertu de la mesure et de la modération dans les jugements et dans la conduite, elle apporte une solution mesurée des problèmes que soulèvent les jouissances éprouvées par l’homme au cours de sa vie. Plus précisément, elle met un frein à la convoitise de ce qui attire l’homme le plus fortement, à savoir les désirs liés à ses deux instincts primordiaux de conservation et de reproduction. En premier lieu, elle modère les sensations liées au sentiment du toucher, ainsi que les convoitises et les plaisirs individuels orientés en vue du bien commun. Elle permet une vie équilibrée en vue des fins les plus hautes recherchées par l’homme : activité spéculative, contemplation, etc. Elle freine donc l’animal laborieux que devient l’homme quand il travaille pour son profit personnel. Au contraire, l’intempérance conduite à la désagrégation de la société ou de l’entreprise, parce qu’elle porte atteinte à leur unité fondamentale constituée par la tension vers le Bien commun, et non le bien individuel.

Quatre vertus annexes à la tempérance doivent être particulièrement développées chez les entrepreneurs : la modération au cours des repas, la chasteté, l’humilité et la douceur. Les repas d’entreprise ou les repas festifs entre amis sont sources de dépenses et touchent aux intérêts des familles. Ils poussent à l’oubli des lois du jeûne et de l’abstinence. L’entrepreneur doit faire sienne cette citation de Saint-Vincent-de-Paul : « nous ne méritons pas le pain que nous mangeons ». La chasteté évite d’entretenir certaines familiarités en entreprise et interdit toute légèreté dans les publicités par exemple. L’humilité modère le sentiment de sa propre excellence par une meilleure connaissance de soi. Elle incline à s’estimer à sa juste valeur par rapport à Dieu et, en conséquence, à rechercher plutôt l’effacement et le mépris dans la mesure où cela s’accommode à ses responsabilités. Enfin, la douceur prévient la colère et aide à supporter les défauts du prochain, en traitant toujours celui-ci avec bénignité. Elle fait régner la paix dans l’âme et assure de traiter autrui avec bienveillance, à l’image de Jésus qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ».