Nous vous proposons d’entendre la prédication donnée par l’abbé Mercury pour chaque dimanche de l’année et fête d’obligation. Il s’agit d’enregistrement pris sur le vif.
Il peut donc y avoir des approximations, des imprécisions, voire des erreurs factuelles, liées au style verbal. Nous envisageons de donner une version écrite de ces sermons, ce qui permettra de corriger ces défauts. Mais ce projet est à long terme.
Vous pouvez télécharger le PDF des textes propres de la Messe sur lesquels porte la prédication en cliquant sur le bouton à droite de l’enregistrement. Bonne écoute à tous !
ECOUTE DES PREDICATIONS ENREGISTREES
Les prédications sont rangées selon un code couleur :
- série dogmatique (les vérités qui nous conduisent au salut)
- série morale (comment se conduire chrétiennement dans le monde d’aujourd’hui)
- série sacrement (à quoi nous servent les sacrements)
- série prière (combien il est nécessaire de toujours prier pour vivre selon Dieu)
Vous y accédez en cliquant sur le titre de votre choix. La présentation synthétique du contenu de la prédication apparaît. En cliquant sur le lien Pour écouter, vous pouvez entendre la prédication correspondante. A consommer sans modération !…
TEMPORAL
Temps de la Passion
Temps Pascal
Temps après la Pentecôte
SANCTORAL
Octobre
3 – Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus La petite voie de sainte Thérèse
AIDE POUR LE RITUEL FAMILIAL : COMMENTER LES TEXTES DE LA MESSE
Abraham a eu pour femme Sarah. Dieu lui avait promis une descendance. Mais le temps passait et Sarah était stérile. Alors elle a poussé Abraham a prendre Agar, son esclave, selon la coutume de ce temps. Agar a donné naissance à Ismaël. Mais il n’a pas été le fils de la Promesse de Dieu. Celui-ci est venu plus tard quand Dieu a décidé, à un moment où Sarah n’était plus en âge de procréer. Il s’agit d’Isaac. Comme il en a été alors, il en est de même aujourd’hui, dit saint Paul. La synagogue est restée esclave des choses de ce monde, mais l’Eglise née du côté transpercé de Jésus est fille de la Promesse. Elle entre avec le Christ dans le Mystère de Dieu, elle en devient participante en attendant de profiter des joies de l’éternité.
L’Eglise place sous nos yeux ces affirmations afin que nous nous enracinions dans la foi. Entrant dans le temps de la Passion, nous avons besoin de croire fermement que Celui qui va souffrir et mourir est Dieu, ce qui signifie deux choses :
- premièrement, si Jésus souffre et meurt, c’est parce qu’il veut souffrir et mourir. Puisqu’il est Dieu, il est tout-puissant. Il pourrait empêcher qu’on lui fasse du mal. Mais il veut nous sauver et nous montrer son amour infini de miséricorde. Le comprenons-nous ?
- deuxièmement, le sacrifice de Jésus réalise vraiment notre salut. En tant qu’homme, il peut s’offrir en victime pour nous et, en tant que Dieu, son sacrifice a une valeur infinie qui est suffisante pour tous les hommes et pour tout homme.
Voilà pourquoi la liturgie place sous nos yeux ce bel extrait de l’épître aux Hébreux. Saint Paul s’appuie sur la réalité terrestre du temple de Jérusalem pour expliquer l’action spirituelle accomplie par le Christ dans le sacrifice de la Croix. L’humanité ne pouvait plus entrer dans le sanctuaire céleste de l’intimité trinitaire à cause du péché originel et de ses propres péchés. C’est donc par son Sang répandu que Jésus nous ouvre à nouveau un accès.
Le Saint Sacrifice de la Messe nous rappelle et renouvelle sans cesse sur nos autels cette action de Notre Seigneur. Alors même que nous en sommes aujourd’hui privés, nous devons réaliser à quel point ce Sacrifice est indispensable à notre vie. Sans lui, nous ne pouvons pas être sauvés pour l’éternité. Et c’est bien cela qui est important : le salut de notre âme, pour lequel rien ici-bas ne peut servir de contrepartie… Aussi nous faut-il manifester notre reconnaissance pour l’amour efficient de Dieu à notre égard.
Dans la première partie de la cérémonie de ce jour, l’Eglise célèbre le triomphe de Jésus-Christ entrant dans Jérusalem sous les acclamations du peuple. Sous l’impulsion du Saint Esprit, Notre Seigneur est publiquement reconnu comme fils de David et roi d’Israël. À notre tour, aujourd’hui, nous le proclamons roi de la terre entière avec la même joie et une grande allégresse. La procession présente rappelle le cortège d’autrefois.
Cependant, en voulant entrer dans l’église, le peuple chrétien se heurte à la porte fermée. Elle ne s’ouvre que sous la poussée de la croix pour signifier que notre union au Christ passe nécessairement par une communion à ses souffrances et à sa mort dans l’acceptation volontaire de nos propres épreuves. Il ne s’agit pas d’une vision doloriste, mais réaliste. Pour atteindre la résurrection, il faut accompagner le Christ dans sa Passion.
Pour nous aider à entrer dans cet esprit de deuil, l’Eglise a couvert le crucifix et les images des saints. Car elle tremble devant les dangers que Jésus affronte et les humiliations qu’il subit de la part de ses ennemis. L’opposition devient palpable et, face à elle, il reste seul. Personne n’est là pour le soutenir, personne pour le consoler… Les divers psaumes de la Messe exposent ses sentiments intérieurs. Le récit nous rappelle le déroulement de la Passion, avec les abandons et les trahisons, jusqu’à la mort sur la croix. Seigneur Jésus, ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, pour qui vous avez voulu verser tout votre Sang : qu’il ne soit pas perdu à jamais !
Le soir de ce Jeudi rappelle la dernière soirée passée avec les Apôtres avant la Passion. La liturgie met en scène les 2 mystères auxquels nous sommes confrontés après eux : mystère de vie divine et mystère d’iniquité. Le mystère de la vie divine se manifeste dans l’institution de l’Eucharistie, à la fois sacrifice et nourriture, et du sacerdoce, assurant la continuité de l’action christique.
Pour entrer dans ce Mystère, une attitude est réclamée, celle de l’humilité mutuelle dans l’esprit d’un service aux autres. Elle est concrétisée par le rite du lavement des pieds. Jésus, Lui, véritable Maître et Seigneur, s’agenouille aux pieds de chacun de ses disciples pour accomplir l’œuvre d’un esclave et laver leurs pieds. Telle est la porte qui nous donne accès à l’intelligence de la messe, au désir de Jésus Eucharistie et à la participation à l’œuvre de notre rédemption.
Face à ce Mystère de vie se dresse le mystère d’iniquité. Il ne faudrait pas croire que ce dernier se situe en dehors des limites de l’Eglise. Les événements de cette soirée nous montrent précisément tout le contraire. Certes, il y a cette foule armée au service du sanhédrin et, tout à l’heure, les soldats romains. Mais, à leur tête avance le traître, Judas, l’un des apôtres, l’un des élus. Plus tard, il y aura aussi Pierre, le roc sur lequel Jésus fonde son Eglise. Il renie son Maître, non pas une fois, mais à trois reprises. Et les autres s’enfuient, ils abandonnent. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le mystère d’iniquité se déploie au sein même de l’Eglise dès les commencements.
Devant une telle situation d’échec programmé, nous pourrions nous aussi céder à l’angoisse, voire à la panique. Jésus nous offre pourtant la solution dans son comportement même. Au jardin de Gethsémani, il a prié pendant trois heures, conviant ses apôtres à la vigilance et à la prière. Car « l’esprit est prompt, mais la chair est faible ». Malheureusement, leur réponse a été la nonchalance et la négligence. C’est ce qui les a conduits à donner la main au mystère d’iniquité.
Confronté aujourd’hui par le confinement à l’impossibilité de fait de participer au sacrifice de la messe et de recevoir la nourriture eucharistique afin d’exercer ce sacerdoce propre aux fidèles du Christ, nous devons nous interroger sur notre attachement réel au Mystère de la vie divine. De quelle manière envisageons-nous cet attachement ? De façon esthétique ? Sentimentale ? Routinière ? Ou comme une réalité de foi s’immisçant à tel point dans notre vie que nous ne pouvons désormais nous en passer ? La réponse appartient à chacun et détermine notre place entre Mystère de vie et mystère d’iniquité.